La Bible nous enseigne que le style de vie d'un chrétien désireux de suivre Jésus n'est pas sans efforts. Loin de l'esprit de performance religieuse, il s'agit avant tout d'efforts intérieurs destinés à vaincre en nous la passivité et la tiédeur.

Pourquoi faire des efforts ?

Pour cette raison, faites tous vos efforts pour… (2 Pierre 1:5)

L’apôtre Pierre nous invite à focaliser nos efforts au bon endroit. Car les efforts charnels sont inutiles. Mais les efforts pour lutter contre le péché et la passivité sont des efforts de valeur. Paul quant à lui, se comparait à un athlète ayant une course à achever et tendant avec passion vers ce but (Philippiens 3:12-14). C’est une belle illustration de la préparation et de l’effort spirituels nécessaires au chrétien pour réaliser la destinée que Dieu lui a préparée d’avance.

Il est important de comprendre que cela n’a rien à voir avec un quelconque esprit de performance dans l’objectif d’obtenir l’approbation ou l’amour de Christ, ou encore une place plus élevée que le voisin. En effet, nous possédons déjà l’amour de notre Sauveur. La motivation de nos efforts en tant que chrétiens tient à deux choses :

Il s’agit d’être changés pour de passer de chrétien théoricien paresseux à disciple de Christ actif et fructueux pour son royaume.

  • Une source : c’est l’amour premier de Jésus pour nous qui donne l’impulsion. Il en est à l’initiative : “puisque moi aussi j’ai été saisi par Jésus-Christ.” dit Paul dans ce passage de Philippiens. En nous faisant connaître Jésus-Christ, en nous donnant déjà tous les dons dont nous avons besoin (2 Pierre 1:3-4) c’est par sa seule volonté que nous sommes mis en mouvement vers ce but.
  • Un but : l’esprit de performance a pour but l’élévation de l’Homme, tandis que l’effort du chrétien a pour but la gloire de Dieu. Le prix à remporter ce n’est pas l’honneur qui nous est dû mais la "vocation céleste de Dieu en Jésus-Christ. (Philippiens 3:14b). L’objectif est d’être rendus actifs et de mieux connaître Jésus-Christ (2 Pierre 1:8) et que les portes de son royaume éternel nous soient grandes ouvertes. (2 Pierre 1:11)

Examinons en premier lieu notre motivation à faire des efforts : car s’il s’agit d’obtenir du succès auprès des hommes, de vouloir être perçus comme meilleur que les autres, nos efforts seront charnels et non pas spirituels. Il produiront des fruits amers. L’objectif est tout autre que notre propre glorification : il s’agit d’être changé pour de passer de chrétien théoricien paresseux à disciple de Christ actif et fructueux pour son royaume.

La foi est le point de départ

La foi est un don de Dieu. C’est Lui qui a déployé sa puissance pour nous appeler à Lui. C’est Lui qui a lavé nos vies du péché par la puissance de la Croix. Il nous a déjà donné le bénéfice des dons qui nous permettent de rentrer dans la course.

La foi c’est la confiance en Dieu : nous lui remettons le volant de notre vie pour laisser son Esprit nous conduire sur le bon chemin. Nous abandonnons nos raisonnements humains étroits et sans valeur, au profit d’une destinée de gloire.

Sans la foi, il est impossible de plaire à Dieu (Hébreux 11:6). Sans cette confiance de s’abandonner à sa volonté, il n’y a pas de course à courir, pas de but à atteindre, pas d’effort qui vaille la peine. Mais à celui qui croit, rien d’impossible (Matthieu 17:20) ! Aucune montagne trop haute, aucune vallée trop sombre. Ainsi, cher ami, si tu manques de foi, demande-là au Seigneur pour pouvoir lâcher le contrôle et renoncer aux liens qui t’empêchent de courir ta course.

Les 7 efforts

Tous ces efforts sont nourris par la passion de Christ et ont pour but d’être et non de faire.

A cette foi, l’apôtre Pierre ajoute 7 efforts (2 Pierre 1:5-7). Tous sont intérieurs, aucun n’évoque de rituel extérieur à accomplir. C’est là toute la différence avec une discipline religieuse morte. Tous ces efforts sont nourris par la passion de Christ et ont pour but d’être et non de faire. Tous nécessitent la grâce de Jésus et l’assistance du Saint-Esprit à chaque pas.

1. La force morale

Le mot grec évoque la vertu, l’excellence morale, la force de caractère d’une personne résolue à faire le bien. Il inclut la notion d’une force divine donnée pour avoir une conduite sans reproche et pour accomplir des actes moralement remarquables. Pour un athlète il s’agirait de sa détermination à refuser tout ce qui pourrait le détourner de son sport. Le chrétien est appelé à se montrer déterminé à faire le Bien et à une rigoureuse intégrité personnelle. Devant les hommes, mais aussi lorsque personne d’autre que Dieu ne regarde.

Évaluation personnelle :

  • Est-ce que mes paroles et mes actes sont conformes à ce que Dieu approuve moralement ?
  • Ai-je le courage de refuser ouvertement tout acte douteux lorsque que j’y suis invité par le monde ?
  • Si quelqu’un me voyais faire ce que je fais en secret en serais-je moralement gêné ?

2. La connaissance

Le mot désigne ici la science, la compréhension juste de la Vérité. Pour un athlète, il s’agirait d’approfondir ses connaissances sur sa discipline, le fonctionnement de son corps, l’hygiène nécessaire à sa pratique, etc. Il s’agit pour un chrétien de rechercher à comprendre les profondeurs de Dieu, de grandir au travers de sa Parole, d’écoute et d’apprentissage assidus. Dans le but de discerner de ce qui est bien ou mal, juste ou injuste, vrai ou faux. Cette science divine inclut l’humilité de vouloir apprendre, et la sagesse nécessaire pour emprunter la voie droite.

Évaluation personnelle :

  • A quel point suis-je capable de discerner ce qui bon du point de vue de Dieu ?
  • Est-ce que je lis quotidiennement la Parole et essaie de l’approfondir, de l’étudier, de la comprendre avec l’aide des outils d’étude et de l’Esprit-Saint ?
  • Combien de fois est-ce que je tombe dans l’erreur par manque de connaissance ?
  • Est-ce que je veux en permanence continuer à comprendre la pensée de Dieu ?

3. La maîtrise de soi

Effort douloureux s’il en est, particulièrement pour les coeurs sensibles et volontaires, il s’agit pourtant ici de dominer ses pulsions et ses désirs charnels. Pour un athlète, il s’agirait de résister aux tentations et de garder des émotions saines dans les moments d’adversité. Pour le chrétien, l’impulsivité, la susceptibilité, l’apitoiement sur soi-même, ou la colère excessive peuvent être adoucies par le baume apaisant de l’Esprit-Saint.

Évaluation personnelle :

  • A quel point suis-je capable de ravaler une émotion négative et de ne pas la laisser se transformer en péché ?
  • Comment est-ce que je réagis quand les choses que je vis ou ce qu’on me dit ne tournent pas à mon avantage ?
  • Dans les situations de crise, vais-je paniquer, mettre de l’huile sur le feu ou pouvoir rester paisible et aider à trouver des solutions ?

4. La persévérance

Le mot grec évoque la patience, la constance, l’endurance. Pour un athlète, il s’agirait de développer sa capacité de résistance sur la durée et malgré les obstacles, l’adversité ou la défaite. Dans sa course, le chrétien fera face à l’épreuve pour être rendu plus endurant et développer ces qualités qui ne se révèlent que dans l’opposition.

Évaluation personnelle :

  • Est-ce que je me laisse facilement abattre dans l’adversité ? Ou au contraire suis-je capable d’apprendre de mes échecs et de résilience ?
  • Suis-je capable d’aller au bout de ce que Dieu me demande même si ça semble difficile ?

5. L’attachement à Dieu

Le mot grec, traduit généralement par piété, renvoie au respect envers Dieu, à l’adoration, à la dévotion et à l’honneur. C’est une notion profonde : une invitation à une relation sincère, durable, entretenue avec le Seigneur. Il s’agit de cette intimité qui se développe avec le temps de qualité accordé à la divine personne de Jésus-Christ, à une amitié basée sur l’attachement du sarment au cep (Jean 15:5). L’effort est tendu ici vers la mise à part pour la prière, l’écoute attentive de la voix de Dieu, la discipline de retenir les paroles reçues et leur mise en pratique avec obéissance et fidélité. Le chrétien est appelé à avoir une vie marquée du sceau d’une communion quotidienne avec Jésus-Christ.

Évaluation personnelle :

  • Quelle est la régularité, la durée et la qualité de mes temps de conversation avec Dieu ?
  • Est-ce que ces moments sont sanctuarisés (c’est-à-dire mis en priorité) dans mon agenda ou est-ce que je ne le fais que si j’ai le temps, si j’y pense ou si un besoin urgent m’y presse ?
  • Ai-je appris à reconnaître la voix de Dieu pour ma vie et est-ce que j’obéis à ce qu’il me dit ?

6. L’affection fraternelle

Il s’agit ici du fameux “Philadelphia”, l’amour pour ses semblables, l’affection familiale qui marque les relations au sein de la communauté des croyants, à commencer par sa propre famille puis aux chrétiens proches de nous. Pour un athlète il s’agirait de savoir bien s’entourer, notamment des personnes qui le poussent dans la bonne direction au lieu de l’en éloigner. Il s’agit pour le chrétien de faire des relations familiales et fraternelles un véritable investissement de temps, d’attention, d’affection, de soin, de service, d’encouragement, de soutien de toutes sortes… C’est le fameux appel à s’aimer les uns les autres qui fait une différence fondamentale dans ce monde.

Évaluation personnelle :

  • Quelle énergie suis-je capable de mettre dans le développement de mes relations avec ma famille et mes frères et soeurs en Christ ? Suis-je un(e) bon(ne) ami(e) pour eux ?
  • Est-ce que je suis capable de soin, d’attention, de service portés envers eux ?

7. L’amour

C’est bien le mot grec “Agape” utilisé ici, celui qui parle de l’Amour avec un grand A, à l’image de celui de Jésus : amour donné sans condition, même à ceux qui se montrent nos ennemis, l’amour sacrificiel, pur, extravagant. Il ne s’agit bien entendu pas de la contrefaçon charnelle proposée par ce monde, mais de la noblesse profonde des sentiments et des actes dont il est question en 1 Corinthiens 13 et dont le modèle parfait a été Jésus-Christ. Comme Lui l’a démontré, cela inclut nécessairement le renoncement à soi-même, le pardon inconditionnel, et l’attention porté aux plus faibles.

Évaluation personnelle :

  • Quelle est la dernière fois où j’ai été capable d’un acte d’amour qui ne me rapportait rien ?
  • Suis-je capable de renoncer à mes droits, mêmes légitimes, pour une personne qui ne le mérite pas ?
  • Suis-je en mesure de pardonner sans amertume ?
  • Suis-je capable d’apporter de l’amour aux invisibles, à ceux que le monde ne valorise pas, aux vulnérables, aux infréquentables ?

Grille d’évaluation personnelle

Basée sur 2 Pierre 1:3-11

Compte tenu des questions précédentes, quelle est mon évaluation honnête (ni dévalorisante, ni orgueilleuse) pour chacun des 7 efforts ?

  • Fructueux : Mes efforts sont constants dans ce domaine et produisent du fruit dans ma vie et la vie des autres.
  • OK : Je fais des efforts et cela produit de bonnes choses, mais il m’arrive de me relâcher lentement, j’ai besoin de m’y remettre mais ça reviendra vite avec l’aide de Dieu.
  • Instable : Si j’ai fait quelques efforts bénéfiques dans ce domaine, je ne suis pas assez discipliné et je retombe vite dans la négligence de ce domaine. Avec un peu plus de détermination et l’aide du Seigneur, je dois être capable de progresser.
  • Apathique : ce domaine est un point faible de ma vie intérieure. J’ai besoin d’une remise en question dans ce domaine et de revoir mes priorités pour ne pas laisser l’absence d’effort me pourrir la vie et me fermer des portes que Dieu veut, au contraire, ouvrir devant moi.

Grille d'évaluation personnelle sur les 7 efforts

Vous voulez recevoir une notification par email des nouveaux articles ?

Inscrivez vos coordonnées. C'est gratuit !

Vous pouvez vous désabonner à tout moment en cliquant sur le lien dans le bas de page de nos e-mails.
* champ obligatoire