Suis moi... et tu verras

Nous désirons voir Jésus accomplir de grandes choses, mais pour cela irons-nous jusqu'à le suivre ?

Personne se tenant sur une marche d'escalier, de profil, dont on ne voit qu'une paire de chaussures de marche brunes

Le Seigneur vous appelle. Il vous regarde en train de vaquer à vos affaires et vous appelle à autre chose : entrer dans ses magnifiques œuvres préparées d'avance. Peut-être que vous ne voyez pas comment cela se produira, languissant après ce Ciel ouvert dans votre vie ?

“Suis-moi” précède “Tu verras”

(Jésus) lui dit : “Suis-moi” ! […] Tu verras de plus grandes choses que celles-ci. (Jean 1:43,50)

Ce passage de Jean (Jean 1:29-51) nous montre comment Jésus a appelé quelque-uns de ses disciples (André, Pierre, Nathanaël, Philippe et peut-être Jean lui-même). Certains parmi eux avaient une grande soif de connaître le Messie et l’ont suivi sans discuter. Mais d’autres, ayant été interpelés par leurs amis, ont eu besoin d’être convaincus. Peut-on leur en vouloir ? Suivre Jésus ne voulait pas dire accepter une nouvelle philosophie mais changer de vie : renoncer à tout pour embrasser une plus grande destinée.

C’est ici le coeur d’un problème dans l’Église d’aujourd’hui : elle est remplie de personnes qui veulent voir “le ciel ouvert et les anges de Dieu monter et descendre entre ciel et terre par l’intermédiaire du Fils de l’homme.” (Jean 1:51, Semeur) mais qui n’ont pas spécialement envie de renoncer à leur vie pour suivre Jésus. Il s’est donc créé un business promettant le premier sur la devanture, cachant bien le second.

Que veut dire “Suis-moi” ? (Témoignage)

J’ai souvent entendu dire que pour devenir chrétien il suffisait “d’accepter Jésus dans son coeur”. Nous avons tellement envie que d’autres soient sauvés que nous effaçons volontairement toute condition qui semble pénible comme renoncer à ses péchés et surtout à diriger soi-même sa vie. Nous nous retrouvons donc parfois avec des gens qui ont “accepté Jésus” mais qui n’ont renoncé à rien.

Alors Jésus dit à ses disciples : Si quelqu’un veut venir après moi, qu’il renonce à lui-même, qu’il se charge de sa croix, et qu’il me suive. (Matthieu 16:24) Et quiconque ne porte pas sa croix, et ne me suit pas, ne peut être mon disciple. Car, lequel de vous, s’il veut bâtir une tour, ne s’assied d’abord pour calculer la dépense et voir s’il a de quoi la terminer. (Luc 14:27-28)

Suivre Jésus n’a jamais été inconditionnel. C’est même tout l’inverse : le suivre a un prix qu’il nous faut peser. Peut-être que cela vous choque ? Je dois le dire on ne m’a jamais enseigné cela jusqu’à ce que je le découvre par moi-même.

Suivre Jésus n’a jamais été inconditionnel.

J’étais chrétien de nom, fils de pasteur, ayant ministère estimé dans mon milieu. Baptisé à 17 ans, engagé dans le service, je n’avais pourtant renoncé à rien dans les eaux du baptême. J’ai du lutter avec mes péchés récurrents, avec des relations malsaines, avec mon caractère insolent, avec la dépression. Je ne voyais rien d’autre se produire dans ma vie que ce que je pouvais construire par mon talent et mon énergie. Je vivais dans l’illusion.

Jusqu’à ce jour où j’ai vu en esprit Jésus rentrer dans les locaux de mon église alors que je répétais pour conduire la louange avant le culte du dimanche. Quel choc ! Il s’est assis et je ne savais plus quoi faire. J’ai continué comme si de rien n’était, le coeur fébrile, sans comprendre ce qu’il attendait de moi à cet instant. Son regard était doux, mais il n’a rien dit. Puis au moment où les gens sont arrivés dans la salle, il a simplement quitté les lieux. J’aurais voulu lui courir après, mais j’étais tétanisé. Je réalisais brutalement que tout ce que je faisais, je le faisais sans lui. J’ai quitté la salle en larmes et c’est plus tard, à genoux, que j’ai dû reconnaître l’insignifiance de ma vie.

J’ai entamé un long chemin de transformation car je restais attaché à beaucoup de choses : ma réputation, mon incapacité à reconnaître mes torts… alors qu’il me fallait littéralement repartir de zéro.

Nous ne devrions pas cacher à quiconque le prix à payer pour suivre Jésus. Car si quelqu’un ne veut pas payer ce prix, il sera peut-être “chrétien” en apparence mais jamais disciple. Peut-être aura-t-il tous les attributs attendus d’un bon chrétien mais il ne pratiquera ni le bien ni la justice, ne portera pas le fruit divin, et cèdera bien vite dans sa foi devant les choix de vie, les tentations et les épreuves.

Jésus lui-même dit que le prix est à calculer comme on calcule la dépense avant de construire un édifice de peur ne pas pouvoir l’achever. Nous devrions dire la même chose à ceux à qui nous annonçons l’évangile pour ne pas les tromper et grossir artificiellement les effectifs de l’Église. Ce n’est pas très avenant pensez-vous ? Pourtant, “Suis-moi” veut dire d’après Jésus :

  • Renoncer à soi-même
  • Porter sa croix

Toute une vie à renoncer

J’ai été crucifié avec Christ; et si je vis, ce n’est plus moi qui vis, c’est Christ qui vit en moi; (Galates 2:20a)

Toute ma vie j’ai appris (et j’apprends encore) à renoncer à moi-même. C’est peut-être l’oeuvre la plus fructueuse que je puisse accomplir pour Jésus et pour les autres. Car Dieu construit bien plus avec nos renoncements qu’avec nos accomplissements.

Dieu construit bien plus avec nos renoncements qu’avec nos accomplissements.

Voici une liste non-exhaustive de choses auxquelles j’ai appris à renoncer en suivant le Christ :

  • Més péchés anciens et récurrents : certains d’entre eux ont nécessité une guérison de plusieurs années (par mon attachement). D’autres demandent encore aujourd’hui un positionnement quotidien dans la prière.
  • Ma réputation : on n’a jamais dit autant de mal de moi depuis que j’ai choisi de suivre Jésus en changeant de vie, de la part de chrétiens comme de non-chrétiens. J’apprends à ne plus considérer ce qu’on attend de moi comme étant la mesure de ma vie, mais ce que le Christ dit de moi. J’apprends à témoigner de Christ même si cela pourrait me nuire (auprès des voisins, des collègues et dans les milieux les plus hostiles à l’évangile).
  • De nombreuses relations, particulièrement parmi ceux qui comme moi avaient accepté Jésus mais n’avaient renoncé à rien de leur vie confortable. Mes amis d’aujourd’hui sont peu nombreux, mais bien plus ressemblants à Christ.
  • A contrôler ma vie et ainsi ne plus décider moi-même de l’endroit où j’habite, de la source de mes revenus, des personnes que je fréquente, des oeuvres à accomplir. Tout cela doit désormais m’être montré par le Seigneur. Parfois ce qu’il me demande m’enthousiasme, parfois ça ne me plaît pas, parfois ça me fait peur sur le moment. Mais je ne veux rien décider d’entreprendre sans lui, sans voir la nuée de sa présence m’indiquer le chemin.
  • Mes projets : ne plus faire ce qui me plaît, ce pour quoi je suis doué, mais entrer uniquement dans les projets dans lesquels Christ m’appelle. J’ai dû lutter contre énormément de frustrations mais j’ai découvert qu’un don n’est utile pour Dieu que s’il est utilisé où et quand lui l’a décidé.
  • Dominer d’autres chrétiens : en tant que leader j’ai dû vivre de puissants échecs pour apprendre que Dieu ne me demandait jamais de diriger la vie d’autres chrétiens à sa place ou d’être un intermédiaire en eux et le Seigneur. J’apprends la bienveillance et à encourager chacun à s’attacher lui-même au Christ.
  • La stabilité financière. Dieu devient ma ressource et pourvoit à mes besoins. Et malgré plusieurs quasi-faillites, je n’ai jamais manqué de rien, ni moi ni ma famille.
  • Une structure chrétienne sécurisante : j’ai dû renoncer à voir dans les institutions ou les hommes qui les dirigent la source de ma sécurité spirituelle. Je désire renoncer à mes attentes —parfois toxiques— envers eux, attentes certes légitimes parfois à mes yeux, mais qui sont à placer en Christ.
  • Un planning bien ordonné : sans doute l’un des renoncements les plus difficiles pour moi. Ma vie n’est plus bien planifiée à l’avance. Elle est devenue bien plus aventureuse ! Bousculé régulièrement, j’ai exploré des endroits que je n’aurais jamais cru visiter, remporté des victoires inattendues et découvert des merveilles sans égales en Dieu. Il a élargi l’espace de ma tente, pour le meilleur.

Et toi, à quoi as-tu renoncé en suivant Jésus ?

Porter sa croix c’est être comme Christ

Et toi, à quoi as-tu renoncé en suivant Jésus ?

La Croix est le signe des chrétiens. Elle est visible sur le fronton ou le sommet de nos églises, elle se tient fièrement autour de notre cou en miniature. Mais c’est sur notre épaule qu’elle devrait se trouver, comme Jésus. Pour lui il ne s’agissait pas de nous parer d’un symbole, mais de porter avec lui les souffrances de ce monde, donnant jusqu’à la vie pour cela. J’en suis loin, peut-être vous aussi. En nous demandant de nous en charger comme lui, il nous demande pourtant d’être comme lui : porter le salut des autres. Être chrétien c’est véritablement être des “petits Christ” jusqu’au bout, en totalité.

Parce qu’il (Jésus) avait en vue la joie qui lui était réservée, il a enduré la mort sur la croix, en méprisant la honte attachée à un tel supplice, et désormais il siège à la droite du trône de Dieu. (Hébreux 12:2, Semeur)

La récompense du chrétien est d’abord au ciel. Celui qui vivra comme Christ aura une récompense comme Lui. Ne cherchons donc pas de récompense ici-bas et n’en promettons pas à non plus à ceux qui choisissent de s’engager après lui. Car la joie céleste vaut mieux que tous les trésors et bienfaits de ce monde. Voilà notre message : Christ en nous, l’espérance de la gloire.

Pour autant, au-delà de ce focus céleste, Jésus a dit “Tu verras”. Oui le Seigneur a prévu des oeuvres excellentes pour celui ou celle qui le suit : des biens éternels et l’Esprit comme accompte de l’héritage qui nous est promis. Ne baissons donc pas la tête devant le coût de ce choix : au contraire, abandonnons tout avec bonheur dans les mains du Christ.

Seigneur, je t’aime et je reconnais que je n’ai pas encore renoncé à tout pour te suivre. Je n’ai pas encore porté ma croix. Pourtant, tu es tellement merveilleux je le sais : te suivre est la meilleure chose qui soit. Aussi je ne veux plus vivre “à moitié” car je me sens tiré vers le bas par les tourments de ce monde. Je veux plus de toi et être disciple. C’est pourquoi en voulant renoncer à moi-même je calcule la dépense. Aide-moi ! Aide-moi à trouver en toi bien plus de valeur que tout ce que ce monde terrestre a à offrir. Je veux me consacrer à toi corps, âme, esprit. Que tu me diriges en tout, ta volonté et non la mienne, dès mainant et pour toujours ! Amen !

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