Les violents
Qui sont-ils ceux qui s'emparent du Royaume des cieux ?
Comme des Jean-Baptiste de notre temps, ils sortent du rang pour préparer le chemin de Jésus.
Depuis l’époque où Jean-Baptiste a paru jusqu’à cette heure, le royaume des cieux se force un passage avec violence, et ce sont les violents qui s’en emparent. (Matthieu 11:12, Semeur)
L’exemple d’un fou
Jean-Baptiste était un fou. Cité en exemple par Jésus comme représentant d’une race à part, il annonçait le Royaume de Dieu en avance sur son temps. Il vivait en dehors du système religieux de son époque et il était possédé par sa mission. Sa voix résonnait dans le désert pour préparer le chemin de Jésus. (Matthieu 11:7-10).
Crier dans le désert est absurde, il aurait été plus efficace de crier dans les villes ! Plonger des gens dans l’eau était une pratique saugrenue à son époque. On disait de lui qu’il avait un démon… Mais il était un messager. Et il forçait le passage.
Habillé de peaux, se nourrissant de sauterelles et de miel sauvage, prêchant dans le désert de Judée, il était animé par ce message : “Voici l’Agneau de Dieu qui ôte le péché du monde” (Jean 1:29) “Il faut qu’il grandisse et que je diminue” (Jean 3:30).
La violence spirituelle
Ne croyez pas que je sois venu apporter la paix sur la terre; je ne suis pas venu apporter la paix, mais l’épée. (Matthieu 10:34)
Beaucoup ont entendu le message de Jean. Des foules nombreuses ont suivi Jésus. Mais la plupart ont rejeté leurs paroles. Le message du Messie est trop radical, le changement trop violent. Il va à l’encontre de tout ce que le monde dit et croit fermement. Il s’oppose, il dérange, il renverse. Ce n’est pas ce qu’on nous a appris, c’est bien plus que la version édulcorée. Aimer Jésus est une fièvre, le suivre est un sacerdoce, prêcher son message est un cri.
Le message du Messie va à l’encontre de tout ce que le monde dit et croit fermement. Il s’oppose, il dérange, il renverse.
Il faut être animé d’un puissant feu intérieur pour vivre à contre-courant. Il faut être radical pour s’opposer à la pensée sociale et religieuse de son temps. Il faut être un fondamentaliste pour annoncer Jésus pour ce qu’il est, pour être en désaccord avec les théories et les doctrines du monde et de la religion humaine. Il faut être audacieux pour vivre ce que Jésus enseigne dans les évangiles.
Il nous faut comprendre ce qu’est la violence spirituelle. Par définition elle n’est pas physique ou brutale : on peut être paisible de caractère et spirituellement violent. Elle est un brasier du cœur. C’est une passion dévorante qui couve dans le cœur de celui qui veut la vérité et ne peut être éteinte. Jésus s’est emparé de celui ou celle qui en est animé. C’est une détermination qui ne vient pas de soi mais d’en-haut.
Lisez les évangiles pour ce qu’ils disent, et vous verrez. Tournez ces pages en vous laissant saisir par ce qu’elles disent, et si vous les croyez, vous deviendrez inévitablement un violent spirituel.
La violence spirituelle est une passion dévorante qui couve dans le cœur… C’est une détermination qui ne vient pas de soi mais d’en-haut.
Je connais des amis qui vivent une foi qui ne peut plus être contenue dans le carcan étroit de la religion des hommes. Ils ne font pas tout comme il faut, il n’ont pas toujours les bons mots pour s’exprimer mais le Christ s’est emparé d’eux. La violence de leur foi vient d’un Royaume, celui des cieux, qui ne peut pas être contenu.
Certains parmi eux ont quitté leur travail lorsque Jésus le leur a demandé, d’autres partent en mission à l’autre bout du monde sans savoir pourquoi sur ordre du Seigneur. Certains vont prêcher dans les rues et guérissent les malades. D’autres écrivent des livres qui parlent des mystères de Dieu sans connaissance littéraire, ou d’autres encore quittent la sécurité et le lien social d’une église locale poussés par l’Esprit de Christ vers le désert. On leur dit qu’ils entendent des voix… Mais eux vont en avant au son de la Voix du Berger.
Ils iront jusqu’au bout
Jésus donc dit aux douze : Et vous, ne voulez-vous pas aussi vous en aller ? Simon Pierre lui répondit : Seigneur, à qui irions-nous ? Tu as les paroles de la vie éternelle. (Jean 6:67-68)
Les violents spirituels ne peuvent pas faire autrement : ils doivent suivre Jésus coûte que coûte. C’est trop tard pour eux, leur vie est donnée. Même si le prix à payer est parfois terrible, le rejet et la souffrance font partie intégrante du chemin étroit qu’ils ont accepté d’emprunter. Ils portent leur croix et le suivent…
On leur dit qu’ils ne parlent pas comme il faut, qu’ils risquent de heurter les sensibilités ou qu’ils manquent de sagesse. On veut les éteindre et parfois eux aussi voudraient s’éteindre, mais ce n’est pas possible. Ils ont dit “oui” à Christ, à qui iraient-ils ? Ils ne peuvent pas revenir en arrière.
Le Christ s’est emparés d’eux, alors ils continuent à tout prix.
En effet, alors que beaucoup veulent calmer le jeu, eux disent : “j’ai été crucifié avec le Christ. Ce n’est plus moi qui vis, c’est le Christ qui vit en moi” (Galates 2:19b-20). Ce sont les Élie, les Paul, les Jean-Baptiste, les Pierre de notre temps. Ils se lamentent du sort de leur génération et de l’état spirituel de l’Église, ils crient parfois et utilisent des mots trop forts, ils renversent la table par leurs positions et leur amour obéissant, ils doutent, il se trompent, ils tombent aussi mais sachez-le, ils n’existent plus pour eux-mêmes. Ils sont les envoyés pour préparer le Chemin.
Le Christ s’est emparés d’eux, alors ils continuent à tout prix. Car pour eux, en lui se trouvent cachés tous les trésors de la sagesse et de la connaissance. (Colossiens 3:2) Tant pis pour les critiques et tout le reste, il est le Trésor et le message qui doit être annoncé. En Lui, que vous le vouliez ou non, ils iront jusqu’au bout.